Quelque chose a décidément changé entre Moscou, Washington et les pays vassaux des Etats-Unis. La tentative d’une révolution colorée en Russie semble être la goutte d’eau qui a fait réagir Poutine. L’importance de la fracture est telle que LIESI consacrera un sujet complet principalement dans son prochain numéro, tout en revenant sur le rôle de la chancelière Merkel, favorable à un axe Berlin/Moscou. Ce scénario vient probablement d’être confirmé par le soutien électoral de la chancelière à Nicolas Sarkozy.
Pour la deuxième fois en quatre mois, la Russie et la Chine, membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, ont opposé leur veto à un projet de résolution condamnant la répression en Syrie et demandant le départ du président syrien. C’est aussi un message adressé aux Etats arabes sous la coupe de Washington, dans la mesure où le texte était quasiment la copie du plan de sortie de crise de la Ligue arabe. Bien sûr, ce « Niet » a suscité de nombreux commentaires de la part des diplomates européens, très « attristés » de ne plus pouvoir imposer les valeurs de la secte maçonnique, la religion de la démonocratie si chère aux politicards américains, même si c’est à coup de bombes et de génocides. Que les Occidentaux s’occupent un peu des millions de gens qui meurent dans le monde à cause des marchés dérégulés sur les céréales, ces manipulations de cours qui provoquent des famines immenses ici ou là. L’Afrique étant particulièrement visée.
En Russie, il n’est pas question de s’abaisser devant le projet babélien de l’Occident. La Chine également partage le même refus. Et d’autres pays asiatiques s’apprêtent à suivre. C’est un peu comme dans le film La guerre des boutons. Il faut un meneur pour fédérer une réaction à un autre groupe. C’est ainsi que la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud se sont rangées à ses côtés, refusant toute ingérence en Syrie.
On appréciera la force de caractère du ministre russe des Affaires étrangères. En effet, M. Lavrov avait prévenu dans la matinée du vote que le projet de résolution ne convenait “absolument pas” à la Russie. Ce, dans un entretien à la télévision russe Rossia. “Si (les Etats-Unis) veulent encore un scandale au Conseil de sécurité, on ne peut pas les arrêter”, avait-il mis en garde.
On appréciera la force de caractère du ministre russe des Affaires étrangères. En effet, M. Lavrov avait prévenu dans la matinée du vote que le projet de résolution ne convenait “absolument pas” à la Russie. Ce, dans un entretien à la télévision russe Rossia. “Si (les Etats-Unis) veulent encore un scandale au Conseil de sécurité, on ne peut pas les arrêter”, avait-il mis en garde.
Pour la Russie, la Syrie est toujours un allié stratégique de longue date dans la région. Mais il est tout aussi vrai que les Russes nous ont habitué à des renversements d’alliances brutaux. Il convient donc d’être prudent dans la perspective du tandem Russie/Syrie. On peut néanmoins raisonnablement croire qu’à l’approche des élections présidentielles russes, Poutine devrait résister. En outre, en Syrie, il y a la base navale russe de Tartous en Méditerranée, dernier avant-poste à l’étranger maintenu depuis l’effondrement de l’URSS. C’est un point stratégique. Ajoutons que la Syrie vient d’annoncer qu’elle achèterait à la Russie « 36 avions d’entraînement militaire Iak-130, un contrat à 550 millions de dollars. Quelques jours plus tôt, on avait appris qu’un navire russe transportant 60 tonnes d’armes et de munitions était arrivé à bon port à Tartous, mi-janvier ».
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