samedi 16 avril 2011

Bahreïn massacre pour "sa vison" de démocratie royale

Open in new windowMANAMA, Bahreïn — Le gouvernement du Bahreïn a ordonné, jeudi, la dissolution du principal parti chiite du pays, accusé de «menacer la paix» dans le royaume après des semaines de manifestations chiites contre la monarchie sunnite au pouvoir depuis plus de 200 ans.

La décision prise contre le parti Al Wefaq s'inscrit dans la vague de répression contre l'opposition, après que les forces gouvernementales eurent écrasé les manifestations menées par la majorité chiite du pays, qui demande des droits égaux à ceux des sunnites, une monarchie constitutionnelle et un gouvernement élu.






Al Wefaq, le parti le plus influent de l'opposition chiite du Bahreïn, a été le principal soutien politique du soulèvement populaire dans ce petit royaume du golfe Persique. Les protestataires ont manifesté devant les institutions financières et les palais royaux et ont occupé les principales places de la capitale, Manama, durant un mois, dans ce qui a constitué les plus importantes manifestations jamais organisées contre les dirigeants du pays.
 
Le ministre bahreïni de la Justice, Khaled bin Ali Al-Khalifa, a indiqué dans un communiqué qu'un autre parti chiite, Al Amal, avait aussi reçu l'ordre de se dissoudre.
Les ordres de dissolution doivent encore être approuvés par les tribunaux, qui se pencheront sur le dossier d'ici un mois, a précisé le ministre. L'approbation de la mesure semble acquise puisque les juges bahreïnis sont nommés par le roi.
 
Le ministre a accusé les deux partis de «mener des actes qui posent une menace à la paix» et «d'inciter au manque de respect envers les institutions de l'État», selon l'agence de presse officielle. Si les partis se dissolvent, leurs membres seront autorisés à en former d'autres, a indiqué le ministre.
La décision est susceptible de mécontenter davantage les chiites, dont le ressentiment n'a fait que s'accroître depuis que les troupes gouvernementales ont donné l'assaut contre les manifestants sur la place de la Perle de Manama, le 16 mars.
Les autorités du royaume ont décrété la loi martiale pour écraser le soulèvement et ont arrêté de nombreux dirigeants de l'opposition, manifestants et militants des droits de la personne.

Plus tôt cette semaine, les autorités ont accusé le principal journal de l'opposition de menacer la sécurité nationale. Trois anciens dirigeants du journal seront jugés pour «fabrication de nouvelles» et «fausses photos».
Au moins 30 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations, le 14 février, dont quatre militants de l'opposition morts en détention. La liberté de la presse bafouée, la démocratie muselée, l'expression populaire censurée, la liberté de conscience et de religion maltraitée, décidément les démocraties du monde semblent oublier le cas du Bahreïn. Deux poids deux mesure. 

Source : The Associated Press

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