lundi 28 février 2011

Sultanat d'Oman : Révolte sous fond de chômage et de corruption

http://www.vancouversun.com/news/4355914.bin?size=620x400Des Omanais réclamant plus d'emplois et d'argent continuent de s'opposer au pouvoir lundi à Sohar, première ville industrielle du sultanat, au lendemain d'affrontements meurtriers avec la police.

Contrairement à la veille, lorsque la police a fait six morts, selon un docteur, en tirant sur la foule avec des balles de caoutchouc, les forces de l'ordre ne sont pas intervenues lundi matin.

Des centaines de personnes bloquaient l'entrée de la zone industrielle dans la ville de Sohar, dans le nord de ce petit pays du Golfe. Cette zone contient un port et une raffinerie.

"Nous voulons que l'argent du pétrole soit réparti équitablement dans la population", a lancé un opposant dans un porte-voix. "Nous voulons moins d'expatriés à Oman pour que davantage d'emplois soient créés pour les Omanais", a-t-il ajouté.



Un supermarché était en flammes et pillé, selon des témoins. La veille, des manifestants ont mis le feu à deux bâtiments gouvernementaux et à un commissariat après avoir libéré les détenus.

La révolte de Sohar est inhabituelle dans ce pays bien calme, où les partis politiques sont interdits et où le sultan Kabous ben Saïd est au pouvoir depuis quatre décennies.


Dimanche, d'autres manifestations ont eu lieu à Salalah, dans le sud du sultanat, où des opposants au pouvoir campaient près du bureau du gouverneur provincial.

http://oman.luluhypermarket.com/support_images/cms/map_50820101240547546.JPGSur une statue de la place principale de Sohar, des graffitis disent "Les gens ont faim" et "Non à l'oppression du peuple".

"Il n'y a pas d'emploi, pas de liberté d'expression", a dit Ali al Mazroui, chômeur âgé de 30 ans. "Les gens en ont marre et veulent de l'argent. Ils veulent mettre fin à la corruption."Le gouvernement omanais a promis dimanche de créer 50.000 postes dans la fonction publique et de donner 390 dollars par mois aux chômeurs.

La veille, il a procédé à un remaniement, une semaine après les premières manifestations à Mascate, la capitale, et fait un premier pas vers des réformes politiques.La plupart des pays du Golfe, confrontés aux mêmes révoltes que les dirigeants d'Afrique du Nord, ont utilisé la manne pétrolière pour mettre un terme à la contestation.

Oman, qui entretient de forts liens militaires et politiques avec les États-Unis, n'est pas membre de l'Opep et extrait environ 850.000 barils par jour.



Jason Benham et Saleh Al-Shaibany, 
Benjamin Massot et Clément Guillou pour le service français

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires sont ouverts a tout le monde. La liberté d'expression est pleine et entière...
Merci, toutefois, de savoir respecter les commentaires des uns et des autres et de modérer vos propos. Cordialement votre.