jeudi 31 mars 2011

Pas d'amélioration à Fukushima, au contraire...

Recherche de radioactivité  à Yamagata sur une évacuée de la région de Fukushima, le 20 mars 2011.
Recherche de radioactivité à Yamagata sur une évacuée de la région de Fukushima, le 20 mars 2011.REUTERS/YURIKO NAKAO

Alors que le premier ministre japonais, Naoto Kan, estimait, lundi 21 mars, que la situation à la centrale nucléaire de Fukushima s'améliorait peu à peu, que l'opérateur Tokyo Electric Power (Tepco) annonçait que les six réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima 1 étaient raccordés au réseau électrique, une fumée commençant à s'échapper du réacteur 3 a douché l'espoir.

 

 
Aussitôt, Tepco a annoncé une évacuation partielle du personnel présent dans la centrale nucléaire. Les réacteurs 3 et 4, les plus gravement endommagés par le séisme et le tsunami survenus le 11 mars, avaient été raccordés lundi. Tepco doit encore évaluer les dégâts infligés aux systèmes de refroidissement des réacteurs et à d'autres éléments de la centrale avant de tenter de les relancer.

TEPCO ACCUSÉ D'AVOIR MAQUILLÉ DES RAPPORTS DE CONTRÔLE
Une dizaine de jours avant le séisme et le tsunami qui ont ruiné le nord-est du Japon et abîmé la centrale Fukushima n° 1, Tepco avait remis un document aux autorités dans lequel il reconnaissait avoir faussé les données des registres de contrôle. L'entreprise avait précédemment assuré avoir vérifié une trentaine de pièces qui, en réalité, n'avaient pas été contrôlées. Tepco a avoué notamment qu'une carte d'alimentation d'une valve de contrôle de température de réacteur n'avait pas été inspectée durant onze ans, bien que les techniciens, qui s'étaient contentés d'un contrôle de routine, aient indiqué le contraire. Les contrôles ont été également insuffisants sur d'autres pièces, dont des éléments relatifs au système de refroidissement et au groupe électrogène de secours.

"Le plan de contrôle des installations et la gestion de la maintenance étaient inappropriés", en a conclu l'Agence de sûreté nucléaire, ajoutant que "la qualité des inspections était insuffisante". Avant la catastrophe, le gendarme du secteur avait enjoint à Tepco de corriger sa conduite et de dresser un nouveau plan de maintenance d'ici au 2 juin. L'agence prévoit de lancer des investigations plus poussées une fois la crise passée. Pour avoir déjà maquillé des rapports en 2002, Tepco avait dû stopper temporairement pour inspection ses 17 réacteurs nucléaires à eau bouillante (BWR), dont ceux des centrales de Fukushima. Cette affaire avait forcé le PDG et son bras-droit de l'époque à démissionner.

En 2007, après un séisme dans la région de Niigata,  près de la mer du Japon, Tepco avait dû mettre à l'arrêt sa plus grande centrale nucléaire, Kashiwazaki-Kariwa, qui compte sept réacteurs. Il a été reconnu ensuite que les fuites radioactives sur cet immense site avaient été plus importantes que Tepco ne l'avait initialement reconnu. Dans la situation présente, les différends perceptibles entre Tepco et les autorités ne facilitent pas non plus la transparence des informations ni le travail des techniciens, qui prennent des risques sur place pour stopper l'escalade.

Source :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires sont ouverts a tout le monde. La liberté d'expression est pleine et entière...
Merci, toutefois, de savoir respecter les commentaires des uns et des autres et de modérer vos propos. Cordialement votre.