dimanche 22 janvier 2012

"Yo No Pago" (Je ne paye pas) !

Publié par Marc Lafontan 
Ils sont déjà plus de 10 000 sur Facebook a avoir adhéré au concept d’ "insurrection économique" promu par le mouvement "Yo No Pago" (Je ne paye pas).

Et la phase de mise en pratique vient de commencer aux tourniquets des métros espagnols.  

L’initiative du groupe, créé à la mi-décembre, s’inspire du mouvement "Den Plirono"(= "Je ne paye pas ") lancé en Grèce il y a un an, juste après l’augmentation brutale du prix des titres de transport (le ticket de métro était passé de 1 à 1,40 euros ) et des péages.

Dimanche dernier, le rendez-vous était pris dans les stations des métros de Madrid, Barcelone, Valence, Séville et Bilbao à partir de 17h pour un resquillage général sous les yeux des forces de police.

Si ces actions se sont passées relativement calmement dans la plupart des villes, à Madrid, les forces de polices sont violemment intervenues contre une quarantaine de resquilleurs à la station Callao en fin d’après-midi (vidéo ci-dessous). Quatre personnes ont été arrêtées pour résistance et désobéissance civile. 




"On paye quasiment le même prix qu’en France, alors que notre SMIC équivaut à moins de la moitié du SMIC français"

Alex, 30 ans, commercial à Bilbao, au nord de l'Espagne, et membre du mouvement des "Indignados", a lancé la page Facebook " Yo No Pago" en Espagne.




Nous avons lancé ce mouvement après les nombreuses augmentations qui ont touché tous les secteurs publics espagnols, et notamment les transports. Récemment, plusieurs rumeurs de privatisation nous ont laissé penser que ça n’allait pas s’arrêter là [La privatisation de l’AENA, l'organisme chargé de la gestion des aéroports espagnols, prévue par le précédent gouvernement vient d’être reportée]. Le ticket de métro est passé d’1 € à 1,50 € ici à Bilbao. [Il est passé de 1.45 à 2€ à Barcelone entre 2011 et 2012]. Et quand on compare avec les autres pays européens, on réalise qu’on paye désormais quasiment le même prix que les usagers du métro français [1,70€ pour la RATP] alors que le SMIC en Espagne n’est que de 641€ [contre 1365 € en France].

"Nous prévoyons aussi des actions aux péages des autoroutes mais c’est plus compliqué"

Comme en Grèce, nous nous organisons via les réseaux sociaux notamment Facebook. Nos zones d’interventions sont les métros, les bus et les parcmètres. Nous prévoyons de mener aussi des actions aux péages des autoroutes mais c’est plus compliqué à organiser et nous devons être certains d’avoir l’opinion publique avec nous. [En Grèce, les actions des militants aux péages, comme lever les barrières pour laisser passer les voitures ou bloquer les machines de paiement se seraient faite grâce à la "permissivité" de certains employés].



En ce qui concerne le métro, on précise aux resquilleurs que sauter le tourniquet ne justifie pas une amende, il faut avoir voyagé sans billet. Par ailleurs, la plupart des gens ignorent que les agents de sécurité [guardia jurado] des transports publics n’ont pas le droit de vous dresser une contravention. Seul un policier ou un représentant officiel de l’autorité de l’Etat est en mesure de le faire. Il s’agit d’une sorte de faille juridique dont peu de gens ont connaissance, ce qui fait que la plupart acceptent de payer quand même.
Notre projet est aussi une façon de dire que nous ne paierons pas les pots cassés des autres. J’estime que s’il y avait eu une meilleure gestion des affaires publiques de la part des politiques, mais aussi des banques, et moins de corruption, nous n’aurions pas à faire face à ces hausses de prix."

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