jeudi 23 février 2012

CRISE : Gagner du temps... au moyen de milliards d’euros.


La presse en fait ses choux gras : les pays de la zone euro se sont mis d’accord sur un nouveau plan de sauvetage sans précédent de la Grèce de 237 milliards d’euros. On dit que l’Europe entière peut souffler ! Quant aux Grecs, ils continueront à s’embourber dans une crise économique et des mesures d’austérité. 


En effet, le nouveau plan d’austérité vise un plan d’économies douloureux, de 3,3 milliards d’euros pour 2012, avec notamment une réduction du salaire minimum et une limitation des retraites. Dans le même temps, BFM annonce que les Grecs les plus riches ont soigneusement déplacé 50 milliards d’euros dans des coffres, à l’étranger, où il n’y aura aucune imposition. 
Le peuple grec trinquera donc et l’économiste fabien Christian de Saint Etienne a raison de dire que « la Grèce est un laboratoire »… pour les banquiers internationaux. Des pays comme le Portugal, l’Espagne, l’Italie et la France pourront-ils exiger une jurisprudence grecque ? Niet. Car les moyens financiers de Bruxelles ne sont pas illimités. 
C’est ce que l’histoire démontrera.

Quel scandale d’entendre, dans la foulée, le commissaire aux affaires économiques européen, Olli Rehn, parler de « nouveau départ pour les Grecs » alors que tout le monde a bien compris que l’on repousse les échéances les unes après les autres, en apportant toujours plus de d’argent pour tenter de solutionner un problème qui se soldera, de toutes les façons, par la désintégration de l’euro.
Quant le problème grec est survenu, d’aucuns étaient bien loin d’imaginer que l’on puisse établir un parallèle avec l’Argentine. Mais aujourd’hui, l’effacement de la dette grecque, estimé à 107 milliards d’euros, est sans commune mesure avec la restructuration de la dette de l’Argentine. La gestion du drame grec traduit l’incapacité des gouvernements de ce monde à sortir d’une crise chirurgicalement préparée. Inutile de revenir sur le sujet, qui fut largement traité par de nombreux vecteurs d’informations parfois plus sérieux que les moulins à propagande de la nomenklatura mondialiste. Avec cette solution, on passe simplement l’échéance du 20 mars prochain et le risque du défaut de paiement qui hante banquiers et politiques, proches d’échéances électorales importantes. L’arrivée d’argent frais garantira le remboursement de la prochaine échéance de 14,5 milliards d’euros. En contrepartie, la Grèce fera l’objet d’une surveillance encore renforcée de la part de ses créanciers. Les politiciens grecs aux commandes ont fait des promesses, mais de prochaines élections législatives en avril pourraient changer la donne. En France, par exemple, le candidat dit de gauche a annoncé qu’il remettrait en cause une partie des traités européens.

Museler la démocratie grecque

Mais le commissaire aux affaires économiques européen, Olli Rehn, se veut rassurant pour les créanciers : “Le plan de sauvetage de la Grèce se fonde sur une stricte conditionnalité : il prévoit de renforcer la surveillance de la Grèce et d’imposer une présence permanente de la mission de la Commission européenne sur place” chargée de l’aider à moderniser son appareil d’Etat. Nous verrons bien.
Dans le contexte international de crise économique manifeste, on voit mal l’économie grecque modifier sa trajectoire et rentrer dans les clous des programmes européens. Il faudra donc remettre de l’argent, encore et toujours. On voit très bien que les choses se décident au-dessus des gouvernements européens. Par exemple, le FMI a annoncé qu’il participerait à l’effort de sauvetage de la Grèce de 130 milliards d’euros, mais pour un montant toutefois encore non chiffré. Le Fonds prendra sa décision dans la deuxième semaine de mars, a dit sa directrice générale, Christine Lagarde. Mais les Européens jugent déjà “insuffisants” les chiffrages préliminaires avancés à Washington – autour de 13 milliards d’euros, soit seulement 10 % du plan d’aide. C’est pourquoi quelques sources assurent d’autres turbulences à l’approche du sommet européen du 2 mars. La veille, les ministres des Finances de l’Eurogroupe sont invités à une nouvelle réunion.
Les eurocrates sont décidés à museler la démocratie en Grèce par une perte de souveraineté. 
Il leur faut agir avant les élections. Ainsi s’explique ce commentaire de Jean-Claude Juncker, président de l’Eurogroupe, exprimé en juillet 2011 : “La souveraineté de la Grèce sera énormément restreinte”. La nouvelle aide financière est assortie d’un contrôle encore plus serré de la “troïka” (Commission européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne). Celle-ci a imposé un trôle accru de la “task force” de la Commission européenne, chargée de mettre en œuvre des réformes. Dans l’accord de ce 21 février, la “task force” est renforcée, comme celle de la “troïka”, qui contrôlera l’avancée des réformes. La “troïka” veillera scrupuleusement à ce que l’argent destiné à rembourser les emprunts, soit déposé sur un compte séparé. 
On a mis en place un système juridique à partir duquel si un conflit éclate entre l’Etat grec et ses créanciers, ces derniers pourront être payés en saisissant des biens grecs. Dans ce contexte, il est vraisemblable d’assister à la progression de partis politiques foncièrement hostiles à la “troïka” aux prochaines élections législatives grecques.

Se préparer à une contagion de la crise de la dette à d’autres pays

Cela dit, il faut se préparer à d’autres mauvaises nouvelles avec d’autres pays. C’est pourquoi, début mars, Bruxelles devrait annoncer une augmentation de la capacité de prêt combinée du Fonds de secours actuel (FESF) et du Mécanisme européen de stabilité (MES) qui va lui succéder en juillet. La situation est tellement accablante que l’Allemagne vient de consentir à accepter une hausse de la capacité de prêts du Fonds de secours en échange d’un accord sur un nouveau pacte budgétaire devant durcir la discipline commune dans la zone euro. 
Pour le moment, la force de frappe du FESF restant (soit 250 milliards d’euros) et l’enveloppe prévue pour le Mécanisme européen de stabilité (500 milliards d’euros) assureraient un pare-feu contre la contagion de la crise de la dette à 750 milliards d’euros au total. Bien évidemment, ces mesures traduisent le sentiment non avoué des politiciens et des banquiers européens. La crise de la dette n’est pas finie, elle ne fait que commencer et l’on échafaude des digues que l’on espère suffisantes, avant la prochaine tempête… qui sera plus puissante. L’illusion fait vivre. 
Pour LIESI, tout ce cirque ne servira à RIEN. Nous gagnons du temps (et à quel prix !), tout simplement, et les gens s’appauvrissent de plus en plus avant l’émergence de prochains guignols chargés de mettre en place les conditions nécessaires à la disparition de la classe moyenne. Tandis que les populations sont engluées dans des sondages tronqués, certaines officines ont déjà élaboré les mesures d’austérité de demain… quel que soit le guignol censé représenter la souveraineté française ! Ce que dit Trader Noé au sujet du pétrole est l’une des clés fondamentale du monde de demain.
Lecture conseillée: DES PIONS SUR L’ECHIQUIER de W.G. Carr.
Sources : L.I.E.S.I.

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