jeudi 18 avril 2013

BANQUES : Les dangers des comptes en banques...


L’idée qui se cache derrière la création de GoldMoney est qu’un jour, des investisseurs prudents pourraient avoir besoin de se protéger contre les risques que sont une crise bancaire globale et la perte de pouvoir d’achat des devises papier. 

Le premier de ces deux risques pèse maintenant sur nos épaules, et il est essentiel que toute personne qui dispose d’une épargne comprenne ce qui arrive aux banques et à son compte en banque. 

D’ici à ce que la situation soit entièrement comprise des médias, il pourrait déjà être trop tard...

Il est devenu évident depuis quelques temps que les banques de nombreuses juridictions sont insolvables et qu’elles sont bien trop importantes pour être soutenues par les gouvernements. 

En plus de cela, bien que les gouvernements puissent penser qu’ils ont une chance de s’en sortir, ils sont tous conscients qu’une crise dans une nation majeure telle que l’Espagne pourrait entraîner des défauts en chaine qui iraient bien au-delà de leur contrôle. Il ne devrait être une surprise pour personne d’apprendre que les banquiers centraux ont recherché une solution à ce problème – solution qu’ils ont fini par trouver.


Cette solution, comme nous avons pu le voir à Chypre, est d’utiliser les fonds des créditeurs pour financer les banques en difficulté, ce qui revient à se servir directement dans les dépôts non-assurés plutôt que d’utiliser l’argent des contribuables. Cela signifie que si votre épargne est supérieure au niveau garanti par votre gouvernement (100.000 euros en zone euro), la part de votre dépôt qui tombe hors de cette garantie est libre d’être utilisée pour refinancer une banque.

Nous sommes bien loin de la promesse que les banques centrales feraient de leur mieux pour venir en aide aux banques sans toucher aux dépôts des citoyens. Comme certains épargnants Chypriotes ont pu s’en rendre compte, cette promesse n’est plus d’actualité. 
Une nouvelle approche a été approuvée par la banque centrale de toutes les banques centrales, la BRI. Ce sujet a fait l’objet de nombreux débats depuis la publication par le Conseil de Stabilité Financière en octobre 2011 d’un dossier intitulé Key Attributes of Effective Resolution Regimes for Financial Institutions et qui a été avalisé par le G20 à Cannes un mois plus tard. 
Il fut suivi de la publication d’un document consultatif en novembre 2012, intitulé Recovery andResolution Planning: Making the Key Attributes Requirements Operational
Ce dernier document explique en introduction que ‘des réformes sont en chemin dans de nombreuses juridictions pour accorder les résolutions nationales aux attributs clés (fixés par le rapport d’octobre 2011). En d’autres termes, de nombreux changements ont été ou sont sur le point d’être apportés à la loi.

Cela confirme l’idée que le G20 puisse de manière légale prendre d’assaut les droits des créditeurs et des déposants non-assurés. Un tel résultat n’est pas si difficile à achever lorsque l’on prend en compte le fait que l’autre solution aux faillites bancaires revienne à anéantir complètement ces dépôts.

Le statut des dépôts

Tout le monde pensait jusqu’à présent que l’argent qui se trouve sur un dépôt bancaire appartient directement au déposant. Ce n’est pas vrai, parce que les déposants prêtent leur argent à leur banque. Cet argent devient donc la propriété de la banque qui ne fait que son devoir vis-à-vis de son déposant. Les déposants qui souffrent le plus de ce système sont habituellement les plus importants créditeurs non-assurés. Il existe cependant trois classes de dépôts à prendre en considération :
  • Les dépôts assurés, garantis par un gouvernement ou une agence gouvernementale. Les plus petits dépôts sont protégés jusqu’à une limite fixée par le gouvernement.
  • Les dépôts non-assurés qui appartiennent à des institutions non-bancaires et non-financières.
  • Les dépôts de gros qui appartiennent aux institutions monétaires et financières.

Les propositions de la BRI appliquées de part et d’autre des nations du G20 permettent à ces dépôts d’être traités différemment si un sauvetage bancaire devenait nécessaire. 
Le gouvernement ou son agence sont obligés de rembourser les dépôts assurés quoi qu’il arrive, donc il est préférable de ne pas y toucher. Les dépôts de gros, qui ne sont pas dans la ligne de mire des propositions de la BRI, ont de fortes chances de rester intacts dans le cas de faillites de petites banques, sans quoi les risques pourraient s’étendre aux autres banques et institutions financières. 

Cela place donc le gros du fardeau sur les épaules des dépôts non-assurés qui appartiennent aux institutions non-bancaires et non-financières. En d’autres termes, tout dépôt qui excède la limite assurée par le gouvernement et qui appartient à un individuel, à une société, à un fonds ou à un compte client géré par un avocat ou un courtier a de fortes chances d’être pris pour cible en cas de faillite bancaire. Toute entreprise qui reçoit des paiements allant au-delà de la limite garantie sur son compte en banque risque également d’être prise pour cible.

Comment quelqu’un qui se retrouve dans une telle position peut-il encore penser que son épargne est en sécurité ? Moins la base des déposants non-bancaires et non-financiers est relative aux autres classes de déposants, plus ces déposants risquent de perdre en cas de faillite bancaire. Ainsi, les dépôts non-assurés sont particulièrement vulnérables auprès des banques qui s’intéressent aux plus petits épargnants, comme les banques spécialisées dans les prêts immobiliers et l’épargne, ainsi que des banques qui favorisent les dépôts de gros.

Quelles sont les alternatives ?

Les déposants non-bancaires non-financiers non-assurés ont trois solutions :
  • Ils peuvent transférer leur argent vers une banque qu’ils estiment plus sécurisée. Cela pourrait permettre d’éliminer un risque spécifique mais pas le risque du déposant, si l’on prend en compte le fait que toutes les juridictions du G20 substitueront les dépôts non-bancaires non-financiers non-sécurisés à l’argent des contribuables en cas de faillite bancaire.
  • Ils peuvent placer leur épargne auprès de plusieurs banques qui ne soient pas liées entre elles afin d’assurer chacun de leurs dépôts. Ce peut être une solution pratique pour les dépôts qui s’élèvent jusqu’à trois fois le montant assuré.
  • Ils peuvent réduire leur dépôt en achetant quelque chose d’autre.

Les deux premières options sont assez claires, mais la troisième demande à être approfondie. La possession directe de monnaie liquide peut être une solution, mais elle s’avère peu pratique pour de grandes quantités de monnaie, dont les gouvernements limitent l’utilisation en imposant des lois sur le blanchiment d’argent, par exemple. 

Les deux autres alternatives sont d’investir sur des actifs sécurisés tels que les obligations souveraines ou les métaux précieux. Il est possible d’investir sur les métaux précieux par le biais d’actions minières, d’ETF ou d’achat de métal physique.

Apologie des métaux précieux

Le fait même que la BRI ait estimé nécessaire de coordonner les nations du G20 en ce qui concerne leur approche des faillites bancaires prouve que les effondrements bancaires capables de menacer le système financier global sont un risque omniprésent. 


Les banques centrales savent que s’en prendre aux comptes non-assurés est une question de convenance, et que toute panique qui viserait à sortir les dépôts à risque hors des banques les plus vulnérables peut être contenue par les banques centrales qui agissent en tant que prêteur de dernier recours. 

Cela repose sur le simple fait que si les dépôts sont déplacés au sein du système ou sont retirés à la faveur de quelque chose d’autre, la monnaie qui se retrouve ainsi libérée ne quitte pas le système bancaire. Il n’en est pas moins que s’en prendre aux dépôts n’est qu’une solution intérimaire, parce que l’idée derrière cette solution extrême est que le système bancaire cesse de se détériorer.

Je n’ai pas l’intention ici d’exprimer ce que je pense de cette proposition et je me contenterai de dire que l’approche de la BRI n’est rien de plus qu’une solution de dernier recours qui ne répond pas aux problèmes financiers et économiques sous-jacents. 
Les problèmes des gouvernements ne peuvent pas être réglés en appliquant des bouts de scotch sur des banques insolvables.
Les déposants se rendent compte que les gouvernements, qui agissent au nom de leurs contribuables, font tout ce qu’ils peuvent pour assurer leur propre survie. 

Ils dévaluent l’épargne pour couvrir les dépenses gouvernementales et s’en prennent aux dépôts pour maintenir le statu quo. De nombreux déposants pensent que posséder des obligations à courte échéance et des actifs liés aux taux d’intérêts des banques est très risqué, c’est pourquoi ils ont des dépôts. Il est donc logique de penser qu’une majorité de ces dépôts sera redirigée vers les métaux précieux.

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