mercredi 23 février 2011

La Révolution des peuples arabes, telle un Tsunami


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Par Monique Mas de RFI

Un vent de révolte souffle dans le Golfe et soulève une inquiétude grandissante dans les monarchies pétrolières, à commencer par l’Arabie saoudite. 

Déjà très impliquée à sa frontière sud, au Yémen où des troupes saoudiennes aident le régime du président Ali Abdallah Saleh à contenir une opposition composite, Ryad a désormais les yeux braqués à l’Est, sur le petit royaume insulaire du Bahreïn où des manifestants réclament la fin de la dynastie des al-Khalifa.

Malgré les promesses de dialogue du prince héritier de la dynastie sunnite des al-Khalifa, qui règne à Bahreïn sur une majorité chiite depuis le XVIIIe siècle, malgré aussi les tirs à balles réelles, qui ont fait plusieurs morts la semaine dernière parmi les manifestants, la contestation ne faiblit pas. Au contraire puisque le mardi 22 février un cortège de trois kilomètres a rempli la grand place de Manama, la place de la Perle où l’opposition réclame depuis le 14 février dernier des réformes politiques et sociales.

Le roi du Bahreïn à Ryad

Le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa al-Khalifa, se rendra dès vendredi en Arabie Saoudite pour parler avec le roi Abdallah du vent de révolte qui secoue son trône. Le monarque saoudien rentre dès ce mercredi 23 février à Ryad, après trois mois d'absence pour raisons de santé. La famille al-Khalifa compte sur le soutien sans faille de son voisin saoudien. Il est vrai que cette flambée contestataire se produit tout près de ses provinces pétrolières orientales, de l’autre côté du pont de 24 kilomètres qui relie la péninsule à Bahreïn.

Depuis le début, le grand frère saoudien cherche à calmer le jeu et à amener l’opposition et en particulier le grand parti chiite Wefaq à ouvrir des discussions avec le prince héritier Salman Ben Hamad al-Khalifa que son père à mandaté pour entamer des « réformes réelles ». Lundi, le roi avait même cédé à l'une des revendications des manifestants ordonnant la libération des prisonniers chiites. Mais finalement, comme dans de nombreux autres pays arabes en proie à la contestation, l’opposition légale est débordée par la jeunesse à l’origine du mouvement.

A l’instar de Manama, Ryad brandit aussi le spectre de l’ingérence étrangère dans le petit royaume peuplé de 70% de chiites. L’Arabie saoudite abrite une minorité chiite et n’a de cesse de soupçonner l’Iran de vouloir entrer dans la bergerie pétrolière. La querelle sur la nature arabe ou persique du Golfe n’est bien évidemment pas seulement sémantique. Mais de toute évidence, cette fois la grille de lecture sunnite-chiite ne suffit pas du tout à décrire la déchirure qui se fait jour à Bahreïn.

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