Après avoir essayé à Fukushima de nous faire prendre les vessies pour des lanternes, voici venu le temps du secret, de la dissimulation, de la désinformation, voire du mensonge sur les évènements concernant le nucléaire américain.
A Fukushima, on commence enfin à savoir ce qui s’est passé, même s’il subsiste de vastes zones d’ombre.
Comme le dit Alain de Halleux dans cette vidéo, la situation est insoluble.
« Il n’y a aucune solution possible (…) la pollution va continuer à se répandre dans l’hémisphère nord pendant des années comme le pétrole dans le Golfe du Mexique, avant que l’on trouve une solution. On ne peut pas mettre de sarcophage comme à Tchernobyl, c’est impossible… »
Les tentatives de décontamination des 120 000 tonnes d’eau radioactive se soldent par des échecs successifs, et les quelques centaines de litres qui ont été dépollués, ne le sont qu’imparfaitement, avec un résultat très éloigné des espérances. lien
Il faut donc remettre continuellement de l’eau pour éviter une augmentation de la chaleur, et cette eau radioactive que l’on ne peut évacuer, ira rejoindre l’océan tôt ou tard. lien
Tepco veut installer une immense toile en plastique au dessus du réacteur n°1 pour tenter de le protéger des pluies torrentielles de la mousson qui s’annonce.
De l’azote a été injecté dans les réacteurs n°1 et n°2 afin de réduire les risques d’explosion, mais pour le n°3, celui qui contient du mox (plutonium+uranium enrichi), c’est impossible compte tenu du niveau de radioactivité. lien
Pendant ce temps, le corium ronge tranquillement le béton, et atteindra fatalement la nappe phréatique, ce qui provoquera une dispersion considérable de radioactivité dans l’atmosphère et dans l’eau.
Sur ce lien, on peut observer en continu la webcam qui filme la centrale, centrale qui semble attirer régulièrement des corbeaux semblant sortis tous droits d’un film d’Hitchcock. lien
La logique voudrait qu’une bonne partie des japonais soient évacués, mais où installer des dizaines de millions de personnes ? Et comment les évacuer ?
Pour l’instant, ce ne sont que 90 ménages supplémentaires qui ont été encouragés à évacuer leurs habitations, lesquelles sont pourtant hors de la zone interdite. lien
Alors 300 000 enfants et femmes enceintes vont être équipés de dosimètres…mais prendre la température d’un malade n’empêche pas celle ci de monter.
Les 2 millions de personnes qui vivent dans le secteur de Fukushima vont subir un contrôle de santé, au moment où l’on a découvert des traces de césium dans les urines de 15 japonais.
Alex Borreca, ce français expatrié au Japon, bien connu des internautes pour ses vidéos quotidiennes faisant le point sur la situation, vient de rentrer enFrance, et on pourra l’écouter sur l’antenne de la radio « ici et maintenant », le 1 juillet à 14 heures sur ce lien.
Michelle Rivasi, députée européenne, et fondatrice de la CRIIRAD de retour du Japon, a dénoncé, lors d’une conférence de presse, le manque d’information donné à la population. lien
Bruno Chareyron, de la CRIIRAD lui aussi, et de retour lui aussi du Japon, accuse les autorités « de n’avoir pas évacué la population sur un périmètre suffisant » ajoutant « bien au delà de la zone interdite de 20 km autour de la centrale, il y a des doses de radioactivité qui induisent des risques de cancer inacceptables (…) 20 fois supérieures à celles communément admises (…) les pastilles d’iode n’ont pas été distribuées assez rapidement (…) et on laisse les habitants consommer des aliments contaminés ». lien
Chaque jour qui vient amène son lot de nouvelles dissimulations de Tepco : le 29 juin, on a appris qu’une fuite d’eau contaminée (1000 millisieverts par heure) s’était produite en provenance du réacteur n°2, l’eau s’étant déversée dans une tranchée située à 180 mètres de l’océan. lien
Et puis un mystère plane sur le surrégénérateur de Monju, où des informations contradictoires se multiplient, centrale nucléaire dans laquelle une grave avarie, pas encore réparée, se serait produite en décembre 2010.
Suite à une mauvaise manipulation, un tube de trois tonnes serait tombé dans la cuve du réacteur. lien
Mais c’est maintenant aux USA que ça se gâte.
La crue continue de monter à Fort Calhoun et comme le « boudin de caoutchouc » de 3 mètres de haut a été percé, l’eau s’est engouffrée dans les bâtiments de la centrale. lien
Toutes les installations étant au niveau du sol, on devine sans peine tous les risques qu’entraine cette intrusion de l’eau. lien
Du coup la digue de sacs de sable a été relevée de 2,5 mètres, mais comme on peut le voir sur ces images, cela n’a pas suffit.
Le niveau du Missouri à atteint les 1007 pieds, et le risque de fusion du réacteur sera une réalité si le niveau atteint les 1010 pieds. lien
Pour l’instant la décrue n’est pas à l’ordre du jour (lien) et la population a été évacuée dans un rayon de 16 km autour du site. lien
Diane Sawyer, sur l’antenne d’ABC News affirme que tout est prêt pour un désastre.
On commence aux USA a réaliser qu’il n’y a pas de réel plan d’évacuation en cas d’accident nucléaire, et de la difficulté qu’il y aurait a gérer le déplacement de 17 millions d’américains dans un rayon de 50 miles autour d’Indian Point, par exemple. lien
La tentative d’Obama pour imposer un black out sur cette affaire a fait donc long feu.
A propos de feu justement, le LANL (laboratoire national de Los Alamos) installation nucléaire où fut fabriquée la première bombe atomique, est menacé depuis le 26 juin (lien) par un incendie d’importance qui a déjà carbonisé 58 000 hectares d’une foret de pins, et il pourrait doubler, voire tripler en taille. lien
Cette installation nucléaire comporte environ 2000 bâtiments, et 15 000 personnes y travaillaient. lien
L’incendie aurait brièvement pénétré sur une surface de 0,4 hectare à l’intérieur de la zone qui abrite le complexe nucléaire. lien
Mardi, à la mi journée, l’incendie se trouvait à environ 15 mètres du périmètre du LANL. lien
Ce serait la ligne à très haute tension qui aurait provoqué cet incendie.
Douglas Tucker, pompier en chef, assure qu’il a la capacité, grâce a des « mousses retardantes » de protéger le site.
Or cette foret de pin entoure le site nucléaire sur trois cotés et sur celui-ci sont stockés 30 000 barils de déchets de 200 litres contaminés au plutonium. lien
D’après Kevin Roark, porte parole du LANL, les barils contiennent « des manteaux, des bottes, des gants, des casquettes contaminés…
Comme d’habitude, en haut lieu, on est rassurant et Carl Beard, directeur des opérations pour le laboratoire a déclaré « qu’il n’y avait pas de menace immédiate pour la sécurité publique ». lien
Pourtant cet avis n’est pas partagé par tous et Joni Arends porte parole des écologistes, craint que la chaleur produite par l’incendie ne fasse éclater les containers, laissant échapper la radioactivité. lien
EPA (agence de protection de l’environnement) a envoyé le 29 juin un avion afin d’analyser la qualité de l’air, de façon a détecter une éventuelle radioactivité, et plusieurs capteurs ont été installés au sol pour surveiller les émanations. lien
En 2000, un incendie avait déjà ravagé la région, et depuis des améliorations importantes avaient été mises en place, avec un centre de contrôle « ultra moderne », 35 camions de pompiers, nettoyage et entretien des arbres et de la végétation entourant les installations, couloirs anti-incendie…ce qui manifestement n’a pas empêché l’incendie actuel. lien
En attendant, lundi, les 11 000 habitants de Los Alamos ont été évacués.
John William, porte parole du mouvement anti-nucléaire affirme que sur ce site, il y aurait trois tonnes de plutonium hautement radioactif dans le sous sol de l’un des bâtiments du complexe, et que les 30 000 containers sont soit empilés à l’air, sur le goudron, soit sous des tentes, ou même enterrés. lien
Et aux dernières nouvelles, une nouvelle centrale nucléaire, celle de Salem, dans le New Jersey, connaitrait des « difficultés ». lien
Aujourd’hui, au Japon, aux Etats Unis, et ailleurs dans le Monde, la contestation anti-nucléaire s’étend chaque jour un peu plus.
Il faut dire que l’action TEPCO a perdu 80% de sa valeur et que l’exploitant deFukushima affiche une perte sèche de 10,7 milliards d’euros. lien
Décidément, le nucléaire ne se porte pas bien en ce début de millénaire, ce qui n’a pas empêché l’autocrate présidentiel d’allouer le 27 juin dernier, unmilliard d’euros à l’industrie nucléaire, au moment ou près de 80 % de français souhaitent sortir du nucléaire. lien
Comme disait Einstein : « il y a 2 choses d’infini au monde : l’univers et la bêtise, mais pour l’univers, j’en suis pas si sur ».
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