mercredi 15 février 2012

Les syndicats espagnols appellent à la mobilisation générale


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Les syndicats espagnols ont appelé samedi à manifester dans tout le pays le 19 février contre la réforme du travail qui va "accélérer la destruction d'emplois", le gouvernement estimant lui qu'elle va aider le pays à sortir de la crise et d'un chômage record.

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"Le 19 février, nous voulons que les rues d'Espagne se remplissent d'une clameur et de manifestations contre la réforme du travail", a affirmé le secrétaire générale du CCOO, Ignacio Fernández Toxo, lors d'une conférence de presse commune avec son homologue de l'UGT Cándido Méndez. 

Pour l'heure, pas de grève générale mais les syndicats espèrent une mobilisation "qui va crescendo" contre une réforme qui vise au "démantèlement des droits" et "attaque les bases fondamentales du modèle de bien-être social". 

Reçus lundi par le gouvernement, ils exigent une modification du décret-loi, publié samedi mais qui sera débattu au parlement. Ils dénoncent un texte "imposé" par le FMI, la BCE, la France et l'Allemagne et "écrit" par la CEOE, principale organisation patronale espagnole. "Cela ressemble à une démocratie sous surveillance", a jugé M. Toxo.

Mais "ce qui n'arrivera pas, c'est que le chef du gouvernement décide de la date de la grève générale", a-t-il ajouté. Sans doute une réponse à Mariano Rajoy qui s'était laissé surprendre par un micro à Bruxelles, affirmant: "Cette réforme va me coûter une grève générale". 

La réforme adoptée vendredi inclut la baisse des indemnités de licenciement et des mesures pour stimuler l'emploi des jeunes, alors que le pays souffre d'un taux de chômage record de plus de 22% de la population active et qui touche près d'un jeune sur deux. 

"Il y a aura plus d'emplois et plus stables", a réagi samedi la ministre de l'Emploi Fatima Banez à la chaîne TeleCinco. 

Les entreprises bénéficieront ainsi d'une déduction fiscale de 3.000 euros pour leur première embauche d'un jeune de moins de 30 ans, tandis que le chômeur trouvant un travail pourra combiner 25% de sa prestation chômage avec son salaire pendant un an. 

Les syndicats estiment eux que cette réforme "va accélérer la destruction d'emplois" et "augmenter la précarité à moyen terme". 

"Les adultes vont être licenciés pour pas cher et les jeunes vont être embauchés peut-être plus facilement mais seront peu payés", a affirmé Candido Mendez. 

Particulièrement visée, la réduction des indemnités de licenciement de 45 jours de salaires par année travaillée à 33 jours, voire 20 en cas de licenciement économique dans certaines conditions. 

"C'est une violation monumentale" des droits sociaux et elle va conduire à "un licenciement unique à 20 jours, à un licenciement libre", a-t-il dénoncé.

 Même ton du nouveau chef de l'opposition socialiste Alfredo Perez Rubalcaba qui y voit "un licenciement unique à 20" jours. 

"Les manifestations ne créent pas d'emplois", a rétorqué Alfonso Alonso le porte-parole du Parti populaire (au pouvoir) au Congrès, défendant une avancée "qui rapproche l'Espagne de l'Europe et qui renforce la compétitivité des entreprises". 

La réforme du travail est la troisième lancée par le nouveau gouvernement après celle visant un déficit zéro en 2020 et celle du secteur bancaire pour le nettoyer de ses mauvais actifs immobiliers.

Il devrait présenter en mars un nouveau budget sous le signe de la rigueur, pour réduire un déficit de plus quelque 8% du PIB et rassurer ses voisins européens, en pleine crise de la dette grecque. 

Au risque de voir grandir la colère de la population qui manifeste par milliers depuis plusieurs mois au rythme des coupes budgétaires. 

Vendredi soir, plusieurs personnes ont été interpellées après une intervention musclée de la police pour disperser des manifestants devant le parlement à Madrid. 



(afp/chds)


7sur7.be

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