samedi 18 février 2012

Pourquoi les gouvernements auront bientôt besoin d’un prix de l’or élevé


Il peut paraitre contra-intuitif de penser que les gouvernements auront bientôt besoin que les prix de l’or et de l’argent soient très élevés,  dans la mesure où ils ont mis en œuvre tout ce qui était en leur pouvoir ces dernières années pour maintenir leurs prix à des niveaux très bas. 

Toutefois, bien que nous ayons jusqu’ici assisté à onze années consécutives d’augmentation du prix de l’or, la hausse a été progressive, mesurée et maintenue à des niveaux qui rendent les marchés actions volatils en comparaison.  

Les gouvernements ont utilisé tous les moyens en leur pouvoir, les Banques d’or (bullionbanks), - qui sont en fait leurs agents-,  leurs banques centrales et leur bureaucratie afin de limiter autant que possible la hausse du prix des métaux précieux et empêcher l’or – la seule monnaie réelle qui soit – d’attirer l’attention sur la dépréciation de leurs propres monnaies et sur leurs dettes souveraines hors de contrôle.

Après avoir passé des années à vendre leur or, les banques centrales sont récemment devenues des acheteuses nettes. En 2011, les banques centrales ont acheté 430 tonnes d’or, soit cinq fois plus qu’en 2010. Cela représente le plus important tonnage d’or acheté par les banques centrales depuis 1964. Cette demande provient en grande partie des banques centrales des marchés émergeants du Mexique, de Russie, de Turquie, de Corée du Sud, et, bien entendu, de la Chine et de l’Inde.
Pourquoi les gouvernements sont-ils soudainement devenus acheteurs d’or ? Les raisons suivantes peuvent venir à l’esprit : 
  • L’or représente l’unique monnaie réelle dans un monde où la monnaie papier n’a d’autre valeur que la confiance de ses utilisateurs,
  • Les gouvernements auraient perdu la foi dans leur propre système,
  • Les gouvernements se prépareraient à ce que leur monnaie perde de sa valeur plus rapidement qu’ils n’arrivent à en créer digitalement.


Les nations ont décidé de s’engager dans une course à la dépréciation monétaire.

Les devises de tous les pays du monde, et particulièrement les plus importantes, sont constamment et délibérément dépréciées les unes par rapport aux autres. Les gouvernements n’admettront jamais que c’est leur choix délibéré afin de promouvoir leurs industries à l’exportation, dans la mesure où la réaction qu’auraient les électeurs à l’annonce d’un tel aveu aurait des conséquences politiques désagréables.
Mais plus le temps passe, plus les besoins financiers des gouvernements augmentent, ne serait ce que du fait de leurs engagements en matière de retraites, de sécurité sociale ou plus simplement de refinancement de leur dette sans cesse croissante. Et il n’y a pas de meilleur moyen de rembourser ses dettes que de déprécier sa monnaie et de rembourser en monnaie de singe.

La répression financière est un mécanisme de politique publique ayant été créé afin de permettre la prise en charge les dettes nationales après la seconde guerre mondiale. Elle vise tout simplement à maintenir les taux d’intérêts inférieurs au taux d’inflation réel. Gérée correctement, elle permet la dévaluation inexorable et imperceptible d’une devise. Une fois mise en place par les gouvernements et leurs banques centrales, elle permet aux gouvernements de payer leurs promesses et obligations par le biais de la dévaluation monétaire.

Grâce à l’inflation du prix des actifs, les gens peuvent même aller jusqu’à penser qu’ils deviennent de plus en plus riches à mesure que la valeur nominale de leurs actifs augmente. En réalité, c’est une forme de taxation et de confiscation invisible aux yeux de la plupart.  Si vous y ajoutez des méthodes ésotériques pour calculer les statistiques comme les  ajustements saisonniers, l’inflation ‘sous-jacente’, les ajustements hédoniques et la substitution de produits dans les indices d’inflation ou de PIB, personne ne sera en mesure d’avoir des chiffres un tant soit peu réels.

Une nouvelle monnaie de réserve internationale est dans les tuyaux
Le dollar est en train  de perdre son statut de devise de référence pour les échanges internationaux de biens et services. C’est un phénomène qui se développe de jour en jour, avec la mise en place d’accords bilatéraux toujours plus nombreux entre partenaires désireux d’utiliser autre chose que le dollar pour réaliser leurs transactions, que ce soit pour des raisons aussi bien politiques ou financières.  Les évènements suivants arriveront dans très peu de temps : 
  • Le dollar sera remplacé par un nouvel ensemble de devises, incluant probablement des droits de tirages spéciaux du FMI.
  • L’or sera un élément de cet ensemble de devises, dans la mesure où l’or représente l’unique monnaie rééle dans un univers de papier. Les nations membres de cette nouvelle association monétaire ne désireront pas mettre en place un réel étalon or, mais simplement le faire apparaître pour des raisons de crédibilité,
  • La nouvelle monnaie de réserve globale ne sera pas Américaine, ce qui sera une importante victoire aux yeux des pays émergents qui n’auront plus à se soumettre aux dictats des Etats-Unis,
  • Avantage supplémentaire, une devise globale utilisée pour les échanges internationaux et dirigée par un comité de nations diluera toute responsabilité, ce qui enchantera bureaucrates et politiques,
  • Toutes les nations conserveront leur propre devise pour ce qui touche à leurs prix et transactions internes. Les politiques fiscales et monétaires nationales seront maintenues en place, ce qui permettra aux nations individuelles d’échapper à des contraintes du type de celles auxquelles font actuellement face la Grèce et l’Italie,
  • Les taux d’intérêt augmenteront par rapport à leurs niveaux actuels - maintenus très faibles par le biais d’un recours à la manipulation de marché – le marché commençant à s’inquiéter du risque souverain, 
  • La nomination de boucs émissaires par les hommes politiques deviendra un moyen de justifier l’augmentation des taxes, la dépréciation des monnaies, l’inflation des prix et la faible croissance économique responsables de la diminution du niveau de vie de la population. Les citoyens confus se verront inondés de multiples raisons de voir leur situation de détériorer toujours plus.

Un prix de l’or élevé permettra de dévaluer significativement les devises nationales

Une grande majorité des gouvernements désirent dévaluer leur devise par rapport à celles des autres nations dans le but de protéger leur compétitivité sur les marchés internationaux. Ils désirent également maintenir une devise peu chère afin de pouvoir tenir leurs promesses d’amélioration des services de santé faite à leurs citoyens et de pouvoir payer leurs obligations. Affaiblir une devise rend le remboursement d’une dette bien plus aisé, dans la mesure où la dépréciation d’une devise confère à une dette une valeur moindre que lorsque cette dernière a été contractée. 

Un prix de l’or toujours plus élevé permettra, en termes relatifs, à la dévaluation des devises papier nationales. Cela permettra encore une fois aux gouvernements de pointer des doigts accusateurs plutôt que d’assumer leurs responsabilités et de faire face aux conséquences de leurs décisions en matière financière. 

Un prix de l’or élevé deviendra la politique publique privilégiée

Les nations ayant accumulé de l’or occuperont une position privilégiée. C’est la raison pour laquelle des nations telles que la Chine, l’Inde et la Russie, ainsi que de nombreux autres pays émergents, s’empressent d’acquérir autant d’or qu’elles le peuvent aux prix actuels encore très bas.

Vers l’apparition d’une taxe sur l’or

Les investisseurs institutionnels et les particuliers s’enrichiront considérablement avec la hausse de l’or.  Des plus values considérables seront réalisées lorsque l’or dépassera les 5.000, 10.000 et 15.000 dollars par once

Il parait peu probable que les nations surendettées dont les citoyens voient leur pouvoir d’achat décliner au jour le jour, se contenteront d’observer ces investisseurs profiter de leurs profits. Il suffit d’écouter pour déjà entendre les appels démagogiques en faveur d’une taxe sur l’or qui puisse leur permettre de confisquer ces gains au nom de la « justice et de l’équité ». 
Ceux qui possèdent de l’or doivent se préparer à prendre des mesures qui puissent leur permettre d’échapper à ce type d’éventualité.

Arnold Bock

1 commentaire:

  1. Très bon article. Mais quelles "mesures" pour échapper aux futures taxes confiscatoires sur l'or ?
    L'achat clandestin ? La revente au marché noir ?

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