vendredi 11 mars 2011

Bahreïn : Affrontement et violence ...

Open in new windowLa police bahreïnie a empêché vendredi une foule de plusieurs milliers de manifestants d'atteindre le palais royal situé à Riffa, ville d'environ 100.000 habitants au centre du royaume insulaire.

Brandissant des drapeaux de Bahreïn et des fleurs, les manifestants, issus essentiellement de la majorité chiite, sont partis du quartier d'Ali en direction de Riffa, où vivent des sunnites et certains membres de la famille régnante sunnite, les Al Khalifa.

Près d'une tour d'horloge de la ville, plusieurs centaines d'habitants, armés de gourdins et de couteaux, s'étaient rassemblés pour protéger leur quartier.

Plus de 200 policiers anti-émeutes, armés de matraques, ont quant à eux déployé des barbelés et bloqué la voie d'accès au palais, réussissant à convaincre la plupart des manifestants de faire demi-tour.

Les policiers ont repoussé un groupe de sunnites qui s'approchaient d'eux en les caillassant et ont tiré des grenades lacrymogènes pour disperser des chiites qui tentaient de contourner leur barrage routier.

"Les membres de la famille royale ont beaucoup de palais et de villas par ici. Nous sommes pacifiques. Nous voulons aller les voir chez eux pour faire valoir nos droits", a déclaré Ahmed Djaafar, un manifestant. "Le pouvoir ne doit pas être entre les mains d'une seule famille, il doit être confié au peuple", estimait-il.

Bahreïn, qui abrite la Ve Flotte américaine, est secoué depuis le mois dernier par un mouvement de contestation sans précédent depuis les années 1990, inspiré des soulèvements populaires tunisien et égyptien.

Sept personnes ont péri dans des heurts entre manifestants et forces de sécurité et des milliers de militants du Mouvement de jeunesse du 14-Février campent sur la place de la Perle à Manama, mais l'opposition est de plus en plus divisée.

GRANDE MARCHE VERS LA PLACE DE LA PERLE

Redoutant des affrontements entre manifestants et partisans du gouvernement, les opposants modérés, emmenés par le parti chiite Wefak, avaient exhorté les radicaux à renoncer à leur marche sur le palais royal. Une partie du mouvement du 14-Février a refusé lui aussi de prendre part à la manifestation, craignant "des victimes innocentes".

Ceux qui ont appelé à marcher sur le palais exigent le renversement de la monarchie et l'établissement d'une république.

Quelques heures avant le début de la marche, le plus haut dignitaire chiite de Bahreïn, le cheikh Issa Kassim, avait exhorté les manifestants à ne pas provoquer un conflit intercommunautaire, qui saperait selon lui les efforts engagés depuis des semaines par l'opposition pour obtenir des réformes politiques.

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