Selon le quotidien japonais Asahi Shimbun, les toutes dernières données sur la situation à la centrale nucléaire de Fukushima révèlent un optimisme exagéré de Tepco (l'EDF japonais) sur sa capacité à stabiliser la situation d'ici six à neuf mois. [Réacteur N°3 - Photo Air Photo Service Co]
Tepco, l'exploitant de la centrale nucléaire de Fukushima, a admis hier que la majeure partie du combustible nucléaire du réacteur N° 1 avait fondu. Ce qui reste de barres de combustible intactes n'est plus recouvert par l'eau. Le combustible fondu a coulé au fond de la cuve qui s'est percée, laissant échapper l'eau vers l'extérieur.
Tepco avait annoncé précédemment (source NHK) que sur les 10 000 tonnes d'eau injectées dans le réacteur depuis le 11 mars dernier, il n'en restait probablement pas la moitié dans le réacteur, s'interrogeant sur cette disparition. L'eau serait dans le sous-sol du réacteur, une zone impossible à inspecter pour le moment. Le Asahi Shimbun envisage même que du combustible fondu a pu s'échapper de l'enceinte de confinement.
Le plan de Tepco pour ce réacteur était de mettre en place un système de refroidissement en circuit fermé. Mais la fuite, considérée comme importante, ne permettra pas de le faire. En tout état de cause, le plan de Tepco qui visait à stabiliser la situation à la centrale de Fukushima d'ici 6 à 9 mois, ne sera probablement pas tenable.
Risque de nouvelle explosion, selon Greenpeace
Greenpeace a urgemment invité Tepco a ne pas noyer le réacteur sous l'eau, indiquant qu'une explosion serait possible du fait du contact de l'eau froide avec du combustible fondu à une température élevée. Dans le pire scénario, l'enceinte du réacteur, endommagée par l'explosion, pourrait laisser échapper dans l'atmosphère une pollution radioactive pendant des jours, voire des semaines (Source The Guardian). Tepco a nié la possibilité d'une explosion mais a indiqué que son idée de noyer le réacteur devait être révisée.
Selon la télévision japonaise NHK, du fait des arrêts définitifs de 14 réacteurs considérés comme trop risqués, et d'arrêts temporaires de 19 autres réacteurs pour inspections, seul un tiers des 53 réacteurs du pays devrait être en mesure de fonctionner à la fin du mois.
Des dizaines de milliards d'euros
Le quotidien Asahi Shimbun écrit que le réacteur N°1 n'est probablement pas le seul dont la cuve a pu se fissurer. Tepco à fait savoir que les mesures des niveaux d'eau dans les réacteurs N°2 et N°3 ne sont plus considérées comme fiables. La décision de Tepco, ce 14 mai 2011, d'augmenter le débit d'eau injecté dans le réacteur 3 tendrait à confirmer ces craintes. De même la décision d'injecter de l'eau dans la piscine du réacteur 2 (le moins endommagée) avec de l'hydrazine, un composé très toxique, probablement destiné à éviter la corrosion.
Selon le quotidien anglais The Guardian, l'ensemble des dommages coûtera des dizaines de milliards d'euros, dont il est probable qu'une bonne partie sera payée par le contribuable, plus exactement par le public (voir les commentaires ci-dessous).
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