vendredi 27 janvier 2012

Liberté du web menacée


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- Tout le monde a entendu parler de la fermeture du site Megaupload par le FBI, qui a provoqué une levée de boucliers des géants du net : Google a fait circuler une pétition signée par 7 millions d’internautes et Wikipédia a fermé son site pendant 24 heures. Les Anonymous, hackers de génie, ont déclaré la cyberguerre : Dès le blocage de Megaupload, ils ont attaqué et mis hors service le site du gouvernement américain, celui du ministère de la Justice, et du géant Universal Music. Puis, Nicolas Sarkozy ayant eu l’idée fort opportune de se réjouir à haute voix de la fermeture de Megaupload, et c’est le site de l’Elysée qui a été piraté pendant quelques minutes, ainsi que celui d’Hadopi…
- Tout le monde a entendu parler des projets de loi SOPA  »Stop Online Piracy Act » et PIPA (et PIPA (Protect Intellectual Property Act ), qui devaient être débattues au sénat américain le 24 janvier. Manifestations à New-York, levées de boucliers du web… au point que le débat a été reporté à « une date ultérieure » par les sénateurs américains.
- Mais tout le monde ne sait pas ce qui se passe dans la blogosphère depuis quelques mois…
Au moment où je publiais le billet « Ces blogueurs qui font trembler les dictateurs« , je n’imaginais pas à quel point cette vérité était bien intégrée par le monde médiatico-politique.
Dont extrait :
« Doit-on y voir un phénomène sociologique qui vient compenser l’échec du journalisme « officiel » ?
Ce journalisme, d’ici ou d’ailleurs, qui se fait souvent le porte-parole naïf ou complice de la désinformation entretenue par les puissances politico-financières, lobbies et communicants rémunérés pour manipuler l’opinion à coups de sondages et messages [non] subliminaux.. »
Mais bien sûr..
« 2011 aura été l’année des printemps…Ceux notamment de la révolution Tunisienne, Egyptienne, qui ont commencé sans leader d’opposition, dans la rue.
Twitter, Facebook, les blogueurs, ont eu un rôle majeur, permettant d’allumer parfois la mèche ou de relancer le mouvement populaire, mais surtout d’informer le monde des événements quand les médias officiels sont muselés par les dictatures ou en sont complices. »


Blogueur égyptien arrêté (AFP)

Le blogueur gêne le politique et dérange le journaliste
Le blogueur a une liberté de ton que n’a pas le journaliste.
Il n’est pas tenu au même niveau d’investigation même s’il peut se l’imposer.
Mais surtout, il est (était ?) presque aussi lu que les vrais journalistes. Dans ce sens, il fait concurrence au journalisme officiel, qui s’agace de devoir partager la page de recherche Google sur DSK ou Sarkozy avec une multitude de blogueurs qui n’ont même pas leur carte de presse !
Quant aux politiques, ils prennent conscience du phénomène de révolte citoyenne qu’expriment les blogueurs, avec une liberté de ton qui brave la langue de bois et ce, en partie grâce aux printemps arabes, qui ont dirigé les projecteurs sur ces « blogueurs » qui dérangent les dictateurs. En disant ceci, je ne me compare nullement à eux, qui ont véritablement participé à des révolutions, bravé censure et emprisonnement et ce, sans couvert d’anonymat.
La fin de la liberté proche ? Plusieurs signes qui ne trompent pas..
Entre la fin 2011 et ce début d’année 2012, plusieurs signaux ont annoncé le glas de la liberté d’expression du citoyen, SI elle n’était pas « adossée » à des lobbies ou des capitaux.
1D’abord, vers la fin de l’année, toutes les plateformes de blogs des médias ont supprimé l’indexation des billets des blogueurs : 20minutes.fr, nouvelobs.fr..
2- Certains ont même instauré une modération sauvage des textes et des commentaires, via un prestataire extérieur appelé Netino (plateforme de modération fonctionnant comme un centre d’appels) qui vous rejette des vers de Rimbaud au motif « insulte » (véridique, preuve à l’appui) et met la diffamation (pourtant bien définie par art. 34 de la loi du 29 juillet 1881) à toutes les sauces pour pratiquer de la pure censure d’opinion. Ils ont même inventé le délit de « potentiellement diffamatoire » pour justifier leur censure abusive. Mais la rhétorique du censeur n’ayant pas de limites, quoi de mieux que de frapper un pamphlet du sceau de la  »diffamation » ?

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- Ensuite, France Télévisions a supprimé purement et simplement sa plateforme de blogs.
4- Récemment, lepost.fr a fermé pour laisser la place au Huffington Post : Le post était la dernière plateforme participative (hormis Agoravox) qui était offerte au citoyen pour s’exprimer librement, sous réserve que ce ne soit pas de l’injure ou de la (vraie) diffamation : Coup de gueule, opinion, pamphlet, buzz..
La direction du Huffington Post a « choisi » ses blogueurs (Des célébrités comme Rachida Dati (..) et d’autres, moins connus..).
Quand on rapproche ces événements des projets de Lois PIPA et SOPA aux USA, on perçoit clairement un vent de censure qui souffle sur la planète, une volonté insidieuse de restreindre la liberté d’expression sur le web.
En effet, à titre d’illustration, le projet de loi SOPA (« Stop Online Piracy Act ») prévoit d’imposer le blocage des sites web « facilitant » le piratage.
Vous avez noté le mot « facilitant’, porte ouverte à tous les abus. Comme le « potentiellement diffamatoire ». « Ce n’est pas forcément le cas, mais dans le doute, et comme votre opinion ne nous plaît pas, on vous censure.. »
Etre naïf ou paranoïaque : Choix Pascalien.
Agoravox : Dernier baston de la liberté d’expression sur le web en France ?
Il reste peu de bastions, pour nous « rédacteurs citoyens » sans carte de presse, qui ne sommes pas cooptés par les financiers, les lobbies et les puissants… Agoravox est vraiment le dernier.
Deux inconvénient à cela :
-Un seul site participatif, c’est un monopole.
-Qui nous garantit que demain, Agoravox ne subira pas des pressions, des menaces de plaintes, l’obligeant à recourir comme le nouvelobs à Netino, la société de modération aux plateformes OffShore ?
Les blogueurs ne font pas peur qu’aux dictateurs, de toute évidence.
Source: agoravox.fr

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