mardi 5 avril 2011

Japon : Mercurée à Minamata… Atomisée à Fukushima… Mer sacrifiée !!!!

Tunisie:
Le suivi du nuage radioactif par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)


«Nous n'avons pas d'autre choix que de rejeter cette eau contaminée dans l'océan comme mesure de sécurité», a déclaré pour sa part le porte-parole du gouvernement japonais, Yukio Edano, à la télévision.

(1) Mer poubelle, un éternel recommencement ! (pollution au mercure à Minamata)
Pour Didier Champion, directeur de l’environnement à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), «il est clair qu’en termes d’impact sanitaire sur l'homme, les rejets à la mer ne sont pas une priorité, ce sont les retombées atmosphériques et la contamination des sols agricoles qui doivent l’être…. »

Tepco a affirmé que les rejets en mer n'auront pas de conséquence sur la santé. «Un adulte qui consommerait chaque jour des algues et des produits de la mer de cette région peut être exposé à une radioactivité d'environ 0,6 millisievert sur un an. Dans l'environnement naturel, les gens sont exposés à des radiations de 2,4 millisieverts par an», a affirmé un représentant de la société. Mais un peu plus tard, un porte-parole de l'opérateur de la centrale, ému aux larmes et la voix brisée par les sanglots, s'excusait à la télévision pour cette pollution. «Nous avons déjà causé tellement de souffrances et de torts aux habitants locaux. Nous ne pouvons exprimer combien nous sommes désolés d'avoir à imposer ce nouveau fardeau», a-t-il déclaré.

Le courant chaud de Kuroshio passe toujours plus au sud du littoral de Fukushima... 
Les éléments radio-actifs rejetés en mer par la centrale restent donc concentrés sur la bordure côtière et ils ne sont pas envoyés très loin au large dans l'océan Pacifique pour le moment... La situation peut changer quand le courant chaud de Kuroshio sera plus au nord...

(Cliquer sur les cartes pour agrandir)

Le fort courant chaud de Kuroshio n'atteint donc pas la côte de Fukushima... Malheureusement, l'institut océanographique japonais a arrêté de donner des informations sur cette zone côtière depuis le séisme/tsunami... alors que deux cartes avec cette précision étaient programmés (le 18 mars 2011 et le 1 avril 2011), cliquer ici


Extrait : Les populations ne seront pas directement menacées par ce déversement, contrairement à un rejet atmosphérique. «Une partie des particules radioactives va se fixer dans les sédiments près du littoral, tandis que d'autres vont se disperser au large, explique Didier Champion. Nous ne nous attendons pas à un impact sévère loin de la côte. Le principal risque pour la population réside dans la consommation de poissons, crustacés ou algues contaminés, explique Didier Champion. Je recommanderais d'interdire la pêche dans cette zone». Quant aux embruns, ils peuvent disperser dans l'air une partie de la contamination, mais ces particules n'atteindront qu'un littoral déjà fortement pollué....

Déverser à l’océan plus de onze mille tonnes d’eau « faiblement » radioactive… pour faire de la place à celle très contaminée. C’est la décision des Japonais - gouvernement et l’opérateur Tepco… Comment s’en débarrasser, sans la rejeter à la mer ? Et ainsi accentuer les futurs problèmes de contamination du littoral.
Cette décision s’explique aussi par la contamination radioactive de la mer, devant la centrale nucléaire, déjà élevée. A 300 mètres de la centrale, note Didier Champion, directeur de l’environnement à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, on a relevé jusqu’à «un maximum de 100 000 becquerels/litre».
Les conséquences
Pour Didier Champion, «il est clair qu’en termes d’impact sanitaire sur l'homme, les rejets à la mer ne sont pas une priorité, ce sont les retombées atmosphériques et la contamination des sols agricoles qui doivent l’être. L’impact sera concentré sur le littoral au nord de la centrale. A long terme, il suppose que lorsque les activités de pêche et d’aquaculture reprendront - tout est dévasté par le tsunami - il faudra un plan de surveillance des produits de la mer et des sédiments. Il faudra regarder certaines espèces avec attention, comme les poissons sédentaires et à très court terme les algues brunes qui sont très avides d'iode. Le risque essentiel, à plus long terme c’est l’accumulation du césium-137 dans la vase». Le long du littoral, la contamination va se diluer lentement, au rythme des marées. Plus au large, la contamination sera reprise par le grand courant du Kuroshio (un peu l'équivalent de notre Gulf Stream) et diluée dans le Pacifique.
Sur le site, les travaux se poursuivent pour remettre en marche les systèmes de refroidissement. Et des techniciens testent l’épandage d’une résine destinée à bloquer la poussière radioactive au sol (photo à droite). Le gouvernement n’espère pas avoir bloqué toute source de contamination avant … «des mois».

L'IRSN vient de publier un document plus complet sur cette contamination de la mer par les rejets liquide et aériens de Fukushima, ainsi que des simulations sur la dispersion proche et à grande échelle dans le Pacifique par le Kuroshio (l'équivalent de notre Gulf Stream). C'est ici en pdf. 


Les dernières nouvelles du Japon côté Mer : Reconstruction sous la menace nucléaire

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires sont ouverts a tout le monde. La liberté d'expression est pleine et entière...
Merci, toutefois, de savoir respecter les commentaires des uns et des autres et de modérer vos propos. Cordialement votre.