dimanche 19 février 2012

Pour faire face à la crise, faut-il une gouvernance mondiale ?


Renaud DOZOUL, 34 ans, est architecte de formation. Il crée une agence à Paris en 2004 après avoir exercé pendant deux ans à Mexico. Il se consacre désormais à la recherche économique à l’Institut Economique Molinari, et à l’écriture. Il publie notamment en 2011 « 10 bonnes raisons de restaurer la Monarchie » aux éditions Muller et travaille actuellement sur un ouvrage consacré aux fondements de la liberté en occident.
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L’idée fait son chemin depuis longtemps, mais la crise tombe à point nommé pour accompagner l’irénisme qui motive ce genre de constructions politiques. Pour certains, comme le problème est global, la solution doit être globale : il faudrait mettre en place des pouvoirs publics globaux, internationaux, pour essayer de régler les problèmes qu’ils ont eux-mêmes créés. 


Outre la logique un peu sommaire qui voudrait que plusieurs causeurs de problèmes deviennent en se réunissant des créateurs de solutions, l’idée d’un État planétaire pose le problème essentiel de la toute puissance de l’État et des limites de son expansion. 

C’est d’ailleurs là toute l’intuition de l’internationale socialiste. Le projet de corsetage des libertés individuelles et d’éradication de la bourgeoisie ne sera complet qu’une fois étendu sur l’ensemble du globe. Que plus un espace ne permette à certains de s’enrichir comme bon leur semble, sans participer à la fiction censée nous apporter paix et prospérité.

Ce projet prend aujourd’hui les couleurs plus doucereuses de l’État providence et de la régulation mais il recouvre rigoureusement les mêmes dangers totalitaires. 

Au nom de la lutte contre les « paradis fiscaux » et les « dérives de la finance », il s’agit désormais de contraindre tous les peuples à adopter l’horizon indépassable de l’État-social-redistributeur-régulateur. Une fiscalité mondiale serait ainsi la garantie qu’aucun pays ne pourrait avoir la « mesquinerie » de ne pas adopter les standards de prélèvements de nos États généreux. 

Il en va de même devant l’endettement. La « concurrence » des États sur le marché obligataire sanctionnée par les taux d’intérêts permet en théorie de limiter leur endettement. À ce titre, l’exemple de la création de l’Euro est clair : en mutualisant les risques de défaut, la mise en place de la monnaie unique a temporairement gommé cette concurrence, avec le résultat que l’on connaît. Certains États voyant leur taux d’intérêt diminuer se sont jetés sur le crédit et se sont tragiquement noyés dans la dette. 

Les créanciers ont heureusement fini par faire revenir le réel sur le marché, en réajustant les taux d’intérêts à la solvabilité des États. La tentation politique d’aller plus loin dans la mutualisation et dans « l’intégration » pour enrayer ce mouvement n’est en réalité qu’un pas de plus vers cette gouvernance globale et son échec annoncé.

La seule garantie des peuples, c’est la concurrence entre les États.

La concurrence fiscale entre les États est le seul levier qui permette de limiter la gourmandise des gouvernants. Comme sur un marché libre où l’on préférera celui qui offre un meilleur service à moindre coût, l’État qui limitera ses prélèvements sur la création de richesse et son poids sur les libertés individuelles attirera naturellement des hommes, des activités, et des capitaux. 

Sans quoi, tous égaux devant l’impôt, l’allocation, et la norme, nous aurons fait triompher l’internationale, et les lendemains ne chanteront plus très longtemps.

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